|
Synopsis - Communiqué de PresseLa Naissance de la PréhistoireUn film de Sophie Cattoire La Préhistoire nous envoie une lumière du fond des âges pour balayer l'obscurantisme des temps modernes 2018 – Célébration des cent-cinquante ans de la naissance de la PréhistoireEn 2018, nous avons célébré les 150 ans de la naissance de la science de la préhistoire. C'est en effet en 1868 que fut découvert l'Homme de Cro-Magnon, le premier homme préhistorique reconnu comme tel. Auparavant, nous n'avions pas de Préhistoire. Seulement une Histoire, dont le début avait été clairement établi par les exégètes de la Bible et par les savants. Ainsi l'archevêque James Ussher et l'illustre mathématicien Isaac Newton étaient-ils parvenus à situer l'origine et l'ancienneté de l'homme sur Terre en calculant le nombre de générations nous séparant d'Adam et Ève. Ils étaient parvenus aux mêmes conclusions : Dieu créa le monde le 23 octobre 4004 avant Jésus Christ, et l'homme cinq jours plus tard, le 28 octobre. Les géologues avaient compris que la Terre était beaucoup plus ancienne, mais, jusqu'à la Révolution française, le bûcher condamnait encore les hérétiques. C'est donc au début du XIXᵉ siècle que des voix commencèrent à s'élever pour contester ce dogme des 6000 ans bibliques. L'un des plus acharnés fut le célèbre directeur des Douanes d'Abbeville, Jacques Boucher de Perthes, qui n'eût de cesse de brandir bifaces et autres pierres œuvrées, issues des gravières de la vallée de la Somme, en proclamant obstinément : Ce ne sont pas des pierres de foudre mais bien des outils taillés de mains antédiluviennes, et je le prouverai ! Il avait raison. Et cette vérité fut enfin admise par tous avec la découverte des squelettes pré-historiques de l'Abri Cro-Magnon, aux Eyzies, au printemps 1868. 1868, qui fut aussi l'année de la mort de Jacques Boucher de Perthes, âgé de 80 ans. Ce qui fait que nous célébrerons en 2018 et les 150 ans de la naissance de la Préhistoire et la disparition de son courageux inventeur. Aujourd'hui, la Préhistoire qui désigne l'Histoire des hommes avant l'écriture et la discipline qui étudie cette période, nous semble couler de source... de toute éternité. C'est pourquoi au travers de ce film documentaire, il est intéressant de rappeler cet épisode majeur de l'histoire des sciences, de fait déjà oublié : Il y a 150 ans, nous n'avions pas de Préhistoire. Car ce rappel nous permet d'aborder deux questions majeures pour nos sociétés : 1 - Comment se fait-il que nous ayons collectivement si longtemps refusé d'admettre l'ancienneté de l'homme ? 2 - Une fois admise, qu'est-ce que cette ancienneté change au fond ? Tout, en réalité, car il ne s'agit pas seulement de reculer le curseur. La réappropriation dans l'imaginaire collectif de ce lointain passé refoulé va permettre de commencer à comprendre les mécanismes de l'évolution des espèces, de toutes les espèces, y compris la nôtre. Les mythes d'origines faisant surgir l'homme du néant le jour de sa création, et à l'image de son créateur, réintègrent dès lors leur statut de mythes, tandis que depuis 150 ans, les chercheurs remontent patiemment le long labyrinthe de l'évolution, preuves archéologiques à l'appui. Voilà tout l'intérêt de ce film documentaire, unique en son genre. Permettre à tout un chacun de revivre sur les lieux-mêmes des découvertes initiales et avec le concours des préhistoriens d'aujourd'hui : Jean-Jacques Hublin, Marylène Patou-Mathis, Jean-Pierre Chadelle, Jean Clottes, Yves Coppens, Bruno Maureille, François Bon et la philosophe Marie-Françoise Aufrère, entre autres, ce bouleversement paradigmatique majeur, de nos jours battu en brèche par les tenants d'un créationnisme virulent interdisant l'enseignement de l'évolution des espèces dans les établissements scolaires. Plus profondément encore, ce film nous permet d'aborder de front la question de la laïcité dans nos sociétés. Comment faire cohabiter dans le respect et la tolérance croyants et non-croyants ? Comment éviter que les religions, d'où qu'elles viennent, ne soient instrumentalisées pour amener à perpétrer les pires atrocités ? Si l'on parvient à séparer clairement les textes dits « révélés » qui constituent des mythes d'origine et les documents d'archéologie qui constituent des éléments de connaissance avérée, peut-être parviendrons-nous à cohabiter en paix, avec le libre choix de croire et le libre accès au savoir. La soif d'apprendre et le goût d'espérer sont, en résumé, les raisons d'être de ce projet. Sophie Cattoire journaliste grand reporter et réalisatrice Photos pour la presse |