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Ils sont habités par la préhistoire
L’un, Claude Douce, fut un géant de la pub ; l’autre, Jean-Luc Piel-Desruisseaux,
un chirurgien viscéral. Deux talents désormais au
service exclusif d’une même passion : faire cracher le morceau aux
silex taillés pour retracer les étapes majeures du parcours de
l’humanité.
La réalisatrice Sophie Cattoire vient de leur consacrer un film, « Un
Château Hanté par la Préhistoire », soutenu par la revue « Sciences et
Avenir ». Elle le présentait dimanche 20 octobre à Montignac, en avant-première.
L’action du film se situe dans le château de Sauveboeuf, à Aubas -
propriété de Claude Douce -, planté dans une vaste clairière encaissée
au bord de la Vézère. Les deux hommes, passionnés par la
préhistoire, ont sans cesse le nez dans les livres, affairés à trier des
monceaux de silex.
Comme des enfants
Claude Douce, le maître des lieux, est de très haute stature ; Jean-Luc
Piel-Desruisseaux, gracile, rappelle immanquablement le Professeur
Tournesol. Ensemble, dans le salon du château transmué en machine
à remonter le temps, ils sont comme des enfants pour lesquels on
aurait ouvert les réserves du plus grand magasin de jouets du monde.
Ils disposent, touchent, palpent, identifient des outils de pierre venus de
la nuit des temps. Couteaux, racloirs, pointes, grattoirs, burins issus
des collections des inventeurs mêmes de la Préhistoire.
Depuis plus de vingt ans, pour constituer une base de données à
destination des générations futures, ils trient, étudient et numérisent
des monceaux d’objets préhistoriques : parures de coquillages, vénus
sculptées, bois de rennes gravés, bifaces en pierres précieuses,
pointes de sagaie et toute la panoplie des outils taillés dans l’os ou la
pierre par nos lointains ancêtres.
Pierre Fock
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